HISTOIRE
L'époque Gauloise

Publié le 7 septembre 2011 · Mis à jour le 16 janvier 2012

Deux chantiers à Epieds-en-Beauce (Loiret) ont révélé la présence de plusieurs occupations rurales gauloises, constituées de bâtiments d’habitation et de structures de stockage. Plus à l’est, la fouille a permis de mettre en évidence un étonnant enclos à vocation funéraire, daté du début de notre ère. L’importance de la superficie fouillée permet d’appréhender une structuration de l’espace, ainsi qu’une sectorisation des activités et des types de population.

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À l'époque gauloise : des occupations rurales

Les dernières recherches ont attesté l’installation d’une communauté humaine dès le début du second âge du Fer (début du Ve siècle avant notre ère), organisée autour de bâtiments d’habitation en torchis construits sur poteaux de bois, de greniers aériens (sur poteaux), de silos enterrés utilisés à des fins de stockage des denrées et semences, ainsi que de fosses. La qualité de la céramique peinte, les accessoires de parure (perles, fibules), la présence de pions de jeu en os ainsi que les vestiges d’animaux consommés (cerfs, oiseaux, etc.) ont amené les archéologues à considérer qu’ils étaient en présence d'une communauté relativement aisée.


Une seconde période d’occupation, légèrement plus récente (V – IVe siècles avant notre ère), est également attestée par d’autres vestiges agricoles : silos, fosses et quelques bâtiments. Dans l’un des silos, deux corps ont été mis au jour ; si la sépulture en silo est une pratique courante à cette période, la disposition des corps est atypique et pourrait relever d’une pratique cultuelle spécifique.

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Curiosités
Le Dolmen des Pierres Fenats

Près du hameau de Cheminiers sur notre commune, et aux limites de celles de Coulmiers et de Saint-Sigismond, se dresse le Dolmen de Pierres Fenats.
Le dolmen des Pierres Fenats (pierres fainéantes), est un monument du Néolithique, classé monument historique depuis 1879 ; Haut de près de 3 mètres et long de 4 mètres 50, il est composé de cinq pierres. Des ossements funéraires ont été retrouvés à sa base.
Il est accessible par un chemin de terre qui prolonge la route de Cheminiers après la ferme de Bordebuse. n'hésitez pas à faire le détour !

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L'histoire de ce Dolmen...
Une histouère de Pierre Fenat

Extraits du livre "L'haritage pardu" de André GILBERT né à Epieds en Beauce en 1920. 

C'été dans lés années trente, y' avé pas encore la radio, on attendé la messe de minuit en veillant; c'été à la grousse farme du bourg, tout l'monde l'été autour de la cheminée, avec pour toute lumière, la lumière dansante du feu, dans l'fond d'la méson (dans lé mésons, la grande pièce où on mangé et où on f'sé la cuisine, et où à l'occasion on couché, s'applé la méson). Dans l'fond, lés hommes appluchint dé calots, d'vant l'foyer, assis su dés bacs y'avé tous lés voisins, l'horloger, Julia, Balbine, l'notaire et sés enfants, nous tous d'ma famille, l'batteux avec sés gnas, Suzanne tout prés, car a l'até sourde comme pot, et d'vant tout ça, Tante Blanche qui essayé d'faire chanter dés cantiques de dans l' temps, ceux d' l'Orléanais, les lunettes bin su l'bout d'son nez et r'gardant par déssus (nous, les moqueux, on disé qu' c'été pour pas les user). La Tante Blanche, le livre à la main, ento
nné lé chants, Myenne répondé, et les autres essayint d'suivre, mé nous, tellement à charge, on l'été toujou en train d'bouger. A la fin pour nous faire t'nir tranquilles, a nous dit :
" J' vas vous raconter une histoire : c'é comme ça qu'la légende de Pierre Fenat a lé v'nue jusqu'à nous ..."
C'été y' a 2 ou 300 ans, une veille de Noël où qu' y' avé la veillée autour du feu comme annui, un veilleux raconté lés histouères du temps passé, y raconté lés légendes dés fées, du diable, du feu follet, et y dit : "A présent, j'vas vous raconter une histoire de Pierre Fenat."
Pierre Fenat, on sé pas qui l'a fé, y'en a qui l'appellent comme ça pasque d'apré eux ça veut dire Pierre Feingnante, pour d'autres, et ceux là j'les cré, ça s'appelle Pierre des Fées, car c'é des fées qui l'ont bâti pour enterrer leu trésor. Parsonne peut y'aller, mé tout c'que j'sé qu'le jour de Nouël à la messe de minuit, l'dolmen s'ouvre au premier coup de cloche, et se r'ferme au darnier, et qu' voyez vous d'dan ? dés tonnes et des tonnes de richesses à pus savouère quoué en faire. Si vous v'lez vour sarvir, allez vite, car au darnier coup tout se r'ferme, vous par dessous, c'é pour ça qu'on a jamé r'vu ceux qui y sont allés.
 
Vous pensez qu'autour tout l'monde acouté, car à c't' époque là on savé pas lire et on créyé lés conteux ! Dans un couin d' la pièce, y' en avé un qu' écouté lés oreilles grandes ouvertes, c'été l'petit François, Fanfoi comme on disé, un gamin dans lés 14-15 ans, bin gentil mé timide, timide on peut pas s'en fère une idée, et y l'acouté, y n'en pardé pas une bouchée. Pasque j'vas vous dire, Fanfoi y l'été amoureux, en silence, naturellment, y l'été trop timide pour s'découvrir; y l'été amoureux d'la Ninise, un bio bout d'fille a couté d'cheux li, y créyé qu' l'été riche, y révé à elle jour et nuit et y v'lé toujou rin dire, même en l'approchant y l'été rouge comme un cô, y s' caché pour la r'garder de louin, y s'disé : "Si un jour j'suis riche, a me r'gardera bin", pour un n'ouseux, c'été un n'ouseux. Donc y l'acouté l'conteux, et y s'disé : "ça y é, j'iré l'an prochain". Arrive l'anné d'après, point d' Fanfoi à la veillée, les autes se d'mandint où qu'y pouvé ête parti. Mon Fanfoi, vous d'vinez, y l'até abouchiné dans un petit buisson à couté d' Pierre Fenat, les pieds g'lés, la gourde aux mains, et y l'attendé la sonnerie des cloches. Y'avé pouint d'horloge à c't' époque là, et tout sonné pas en même temps, à quoque minutes près. Minuit arrive, il entend soànner la cloche de Coulmiers, on d'viné Pierre le chantre qui entonné "Il est né le divin enfant", Gimony, St Simon, la cloche de Charsonville dans la gasanne et l'pé Georges qui chante "Adeste Fidèles", et pis d'un seul coup la grousse cloche d'Epieds, à c'moment-là, l'dolmen s'ouvre et l' p'tit Fanfoi s'met vite debout et aperçoué à ses pieds d' l'or, des trésors, dés coyers, dés vases et tout ça brille, éclaire, l' p'tit Fanfoi é figé d'vant, tant d'or, y peut pas bouger, ça y' a coupé lés pattes; la cloche s'arrête, tout ser'farme, y l'a même eu l' temps d' vouér les ous de tous ceux qui y' ont été avant li. Il é resté là bin 2 heures, et pis il é rentré cheu li, et là y l' a rin dit. Ca c'é pas tard, y s' é marié, y l' a eu dé enfants, su la quantité y' en a toujou un ou deux qu'été un peu comme li, un peu berlodiot; l'surnom é resté, gentil, timide, un peu radin, toujou en train de s'plaindre qu' y sont pas riches ...
 
Et la Tante Blanche a terminé en disant : "Vous voyez mé enfants c'que c'é d' avouèr envie d'la richesse qu'on a pas gagné", et nous, on é rasté tout réveu ; j'peux vous dire qu'à la messe de minuit on y a pensé au trésor de Pierre Fenat !